À Briançon, 200 migrants accueillis dans une église

« À l’heure où les réalités des migrations sont à nouveau mises en lumière par les événements de ces derniers jours dans le briançonnais, je prends la responsabilité de proposer un accueil certes ponctuel, mais que je souhaite être ‘comme un appel’ à considérer d’autres chemins pour répondre au drame humain de la migration. »

Près de 200 migrants se sont retrouvés à la gare de Briançon lundi soir suite à la fermeture momentanée du refuge solidaire qui les accueillait.

« Par la fermeture momentanée du refuge solidaire aux terrasses, nous désirons alerter l’état sur ses manquements face à une arrivée massive d’exilés », expliquait alors l’organisation Refuges Solidaires, « nous ne pouvons assumer seuls un accueil digne, à ce jour nous n’avons eu aucune réponse. Nous avons besoin de votre soutien, un don n’est jamais trop petit il est un maillon de la chaîne de la solidarité ».

Et ce « soutien », ils l’ont trouvé auprès de l’église Sainte-Catherine et de son curé, Jean-Michel Bardet. En accord avec Mgr Xavier Malle, évêque de Gap et Embrun, le curé de Briançon leur a ouvert les portes de l’église « pour les mettre à l’abri du froid ».

Reconnaissant que cette église n’était pas un lieu qui permette un « accueil durable », il considère cette action « comme un appel à considérer d’autres chemins pour répondre au drame humain de la migration ».

« Dans la mesure où des personnes sont livrées à la rue, le geste d’ouvrir notre église paroissiale est de l’ordre d’un rappel à ce que l’humanité de tous, et notamment celle des personnes en difficultés soit pleinement considérée. À l’heure où les réalités des migrations sont à nouveau mises en lumière par les événements de ces derniers jours dans le briançonnais, je prends la responsabilité de proposer un accueil certes ponctuel, mais que je souhaite être ‘comme un appel’ à considérer d’autres chemins pour répondre au drame humain de la migration. Nous savons que l’église Ste Catherine n’est aucunement le lieu approprié pour un accueil durable. Aussi, avec, je le crois la compréhension des associations et mouvements de solidarité œuvrant en ce domaine, il est bien entendu que l’hébergement de cette nuit est avant tout signifiante : la paroisse, par cet accueil, souhaite ainsi rappeler cette impérieuse nécessité de considérer la dignité humaine en tout moment, et inviter toutes les personnes de bonne volonté à travailler à la recherche de ces chemins d’humanité. »

M.C.